Les résonances autour du Pavillon
Le projet présenté par l’artiste Zineb Sedira dans le Pavillon français de la Biennale d’art de Venise se déploie au-delà de la présentation de l’œuvre in situ du 23 avril au 27 novembre 2022. Les résonances autour du projet débutent en amont, pendant la Biennale et se prolongent bien après.
Les résonances font écho au projet artistique du Pavillon et donnent de la visibilité à l’artiste et aux commissaires.
LES RÉSONANCES DU PAVILLON FRANÇAIS À L’INTERNATIONAL
Le Pavillon français acclamé de Zineb Sedira donnera lieu à différents rendez-vous en 2023 ainsi qu’à une itinérance de l’œuvre réadaptée.
INSTITUT FRANÇAIS DU CAMBODGE / PHNOM PENH « LE CINEMA UNE ARME »
Soirées de projections et discussion avec Zineb Sedira et Léa Morin.
Projection du film du pavillon français Les rêves n’ont pas de titre (Dreams have no titles).
INSTITUT FRANÇAIS DU ROYAUME-UNI / LONDRES « LE CINEMA UNE ARME »
Soirées de projections et discussion avec Zineb Sedira et Léa Morin.
Projection du film du pavillon français Les rêves n’ont pas de titre (Dreams have no titles).
ALLEMAGNE / HAMBURGER BAHNHOF – NATIONALGALERIE DER GEGENWART, BERLIN
Dreams have no titles – présentation d’une adaptation du projet du pavillon français de la Biennale de Venise.
CORÉE DU SUD / PAVILLON FRANÇAIS DE LA BIENNALE DE GWANGJU
Dreams have no titles – présentation d’une adaptation du projet du pavillon français de la Biennale de Venise.
14ème Biennale de Gwangju - soft and weak like water.
via « La Collection » de l’Institut français
La curatrice et chercheuse Léa Morin a conçu pour « La Collection » de l’Institut français, une programmation de films intitulée « Le cinéma, une arme » déclinée en trois parties : ciné-luttes, ciné-mouvements et ciné-géographies.
Cette programmation est mise à disposition du réseau culturel extérieur de la France et fera l’objet de projections à Berlin et Londres (septembre 2022). D’autres projections sont en cours de confirmation.
Le programme fait écho a l’œuvre de Zineb Sedira engagée dans l’exploration des récits historiques, et dans une interrogation des thèmes de la mémoire collective et de la transmission de ce patrimoine.
En explorant les rapports qu’entretiennent cinéma et réalité, art et politique, ainsi qu’histoire et mémoire, les films du programme viennent poser la question du cinéma et de l’art comme moyen d’action face aux injustices sociales et politiques.
CONÇUS BY LÉA MORIN: 3 PROGRAMMATIONS DE FILMS, VIDÉOS ET DOCUMENTAIRES RÉCENTS ET HISTORIQUES :
Programme 1
Mise en scène de Zineb Sedira, 2017, France
Le Glas de René Vautier, 1969, France
Spell Reel de Filipa Cesar, 2017, Guinée, France, Portugal, Allemagne
Programme 2
Ali au pays des Merveilles de Djouhra Abouda et Alain Bonnamy, France, 1976
Rock Against Police de Nabil Djedouani, France, 2020
Programme 3
Moonscape de Mona Benyamin, 2020, Palestine
Juste un Mouvement de Vincent Meessen, 2021, Belgique, France
« Venise 2022 » BY RAYANE MCIRDI
Si « Venise 2022 » est une échéance importante sur la scène culturelle mondiale, c’est aussi le nom d’une aventure artistique et humaine qui se poursuit à Gennevilliers depuis mars 2021. Un projet porté par Chaker, Chayma, Djaafar, Doria, M. Douss, Horya, Imane, Léa, Lionel, Inès, Madjid, Miloud, Rayane, Syrine, Zaineb et la Direction de la culture et de la jeunesse de la Ville.
À sa source, il y a des rencontres, et une volonté commune d’explorer l’histoire qui a réuni ici et maintenant les acteurs et actrices de ce travail de mémoire. D’une part, des Chibanis – mot emprunté à l’arabe maghrébin ( qui a les cheveux blancs) pour désigner les travailleurs arrivés en France dès les années 1950 depuis certains pays de son empire colonial. Aujourd’hui à la retraite, ils vivent encore souvent dans des foyers de travailleurs (au nombre de cinq à Gennevilliers). D’autre part, des jeunes âgés de 14 à 21 ans, né·es ou étudiant à Gennevilliers, pour beaucoup d’ascendance maghrébine, repéré·es au lycée Galilée, dans les structures Jeunesse de la ville, ou lors d’une journée de commémoration du 17 octobre 1961. À leurs côtés, l’artiste Rayane Mcirdi – mentoré par Zineb Sedira –, Madjid Assoul, responsable de service jeunesse, et Horya Makhlouf, chargée de médiation culturelle.
Menant ensemble sur la base du volontariat cette enquête au long cours, les Chibanis et les jeunes se retrouvent, se rencontrent, se questionnent et s’écoutent, sur les traces des récits invisibles et absents des grands discours officiels par lesquels se racontent la guerre d’Algérie et la colonisation française. Au sein du foyer de travailleurs du 115 avenue des Grésillons, de l’espace Mandela dédié aux jeunes de Gennevilliers, de l’école municipale des Beaux-Arts/galerie Édouard-Manet ou encore du cinéma Jean-Vigo, iels ont ainsi collecté des paroles et des souvenirs, compilé des anecdotes et des archives, et visionné des films, comme autant de contre-récits, suggérés par Zineb Sedira (dont Chronique des années de braise de Mohamed Lakhdar-Hamina, Palme d’or à Cannes en 1975 mais depuis tombé dans l’oubli).
De cette matière vivante et des échanges qui l’ont nourrie naîtra un film, réalisé par Rayane Mcirdi et co-écrit avec ses jeunes collaborateur·ices. Il témoignera d’une expérience intergénérationnelle, de découverte de l’Autre et de partage de savoirs et d’histoires, intimes autant que collectives.
Par Madjid Assoul, Horya Makhlouf, Rayane Mcirdi
Les Mains libres, sa redécouverte
et sa restauration par Léa Morin, chercheuse associée au projet de Zineb Sedira pour le Pavillon français
Le projet présenté à Venise est l’occasion pour Zineb Sedira de créer une expérience immersive qui brouille les frontières entre fiction et réalité. Ses recherches pour le projet du Pavillon ont notamment permis à Zineb Sedira de retrouver en Italie Les Mains libres (ou Tronc de figuier), réalisé par l’Italien Ennio Lorenzini en 1965. Cet autoportrait d’un jeune Etat qui vient de gagner sa liberté est le premier long métrage algérien post-indépendance. Projeté au Festival de Cannes, en Italie et en Algérie, il a ensuite disparu des écrans et des mémoires. La restauration de ce film se fait en partenariat avec la Cineteca di Bologna qui a joué un rôle majeur dans le travail de recherche auprès de Zineb Sedira depuis le début du projet.
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