Les rêves
n’ont pas
de titre

Zineb danse sur fond jaune

DESCRIPTION DU PROJET

Zineb Sedira transforme le Pavillon français en une installation cinématographique où le film « Les rêves n’ont pas de titre » contribue à plonger les visiteurs dans un projet aux ressorts profondément humanistes.

Partant du désir qui a animé le cinéma des années 60 et 70 de faire du militantisme culturel et politique, en France, en Italie et en Algérie, l’artiste embrasse beaucoup plus largement des thèmes empreints d’universalisme et d’une actualité particulière, comme la lutte contre la discrimination et le racisme, la décolonisation, la liberté, la solidarité, l’identité ou encore la famille. A Venise, ville de la Biennale d’art et de la Mostra, Zineb Sedira s’intéresse au cinéma des années 60 et 70, période d’émergence des premières coproductions entre la France, l’Italie et l’Algérie, alors que la production cinématographique de cette dernière est en pleine construction – avec l’appui de certains professionnels confirmés français et italiens – mue par un désir d’échanges culturels internationaux. L’œuvre inédite produite pour le Pavillon français, multiforme, témoigner de ces solidarités intellectuelles et artistiques dans le contexte des utopies des années 60 pour questionner plus largement la décolonisation, les notions d’identité, d’acceptation de l’autre, de mémoire, et porter des regards croisés sur l’histoire collective ou individuelle. Mêlant bien souvent à son propos des éléments issus de son propre parcours de vie, associant sa famille, de sang ou de cœur, Zineb Sedira touche à l’universalité à partir de ses expériences personnelles grâce à sa pratique artistique.
image de l'équipe devant le pavillion

« La famille est très importante dans mon travail. »

Pour ce projet j’ai eu envie de travailler en famille, d’être entourée d’amis, dans un cercle de confiance et de bienveillance. Yasmina Reggad est une grande amie, militante et féministe. Nous partageons de nombreux projets et sujets ensemble : aria – une résidence à Alger – mais aussi des sujets communs de recherches. Elle a, de plus, souvent écrit sur mon travail. Quant à Till Fellrath et Sam Bardaouil : ils connaissent très bien le Moyen-Orient et les questions postcoloniales qui s’y attachent, ils ont fréquemment travaillé sur l’Iran, l’Égypte et au-delà… Nous avons fait quelques expositions ensemble et sommes restés amis. Travailler à ce que la mémoire ne soit pas effacée, qu’elle ne soit pas oubliée, est également une dominante de mon travail. Revenir sur une histoire délaissée, sur des histoires alternatives, étudiées et racontées depuis l’Algérie, me paraît important. Le corpus des films de mon projet vénitien est essentiel pour l’histoire du cinéma algérien et pour une histoire mondiale du cinéma militant. Il illustre les collaborations intellectuelles et politiques qui ont vu le jour à cette époque entre ces cinéastes militants, quel que soit leur pays d’origine. Alors qu’il avait disparu depuis de nombreuses années, j’ai retrouvé à Rome, un court-métrage mythique d’Ennio Lorenzini datant de 1964, Les Mains Libres. Sa redécouverte est comme un signe de plus que l’Italie nous ramène toujours vers ce cinéma. Il fera partie de mon projet hors les murs et on en retrouvera des extraits dans mon film.
couverture revue

Les revues

Rouge, vert, bleu : ces couleurs correspondent aux trois numéros retraçant le parcours artistique de Zineb Sedira qui culmine avec l’installation qu’elle a conçue pour le pavillon français de la 59e édition 2022 de la Biennale d’art contemporain de Venise. À mi-chemin entre journal et magazine, en hommage à des revues maghrébines très novatrices des années 1970 comme Les 2 écrans ou Souffles, cette publication hybride a été pensée comme une alternative à la forme plus traditionnelle du catalogue.

Chaque numéro fait référence à une ville – Alger, Paris et Venise – qui a joué un rôle important dans la vie et la formation artistique de Zineb Sedira. Respectivement sous-titrés « Les formes du désir », « Les instruments de l’agitation » et « Conserver, montrer, rejouer, revivifier », ces trois numéros épousent la structure d’un scénario en trois actes : exposition, confrontation et résolution. Ils se présentent également comme un espace de rencontre pour les membres de la famille artistique et intellectuelle de Zineb Sedira. Forte de cette polyphonie, la revue fait écho aux réseaux de solidarité forgés par des artistes, des cinéastes et d’autres acteurs culturels dans les années 1960 et 1970 – une période de co-production prolifique entre l’Algérie, l’Italie et la France – dans l’idée de créer un point de vue politique indépendant, situé au-delà et en dehors des structures coloniales passées.

Riches en références artistiques, cinématographiques, musicales, archivistiques et politiques, ces trois numéros mettent en lumière la pratique artistique de Zineb Sedira, ainsi que les processus qui sous-tendent son œuvre et ses sources d’inspiration. Ils offrent un aperçu des coulisses de son exposition au pavillon français.

Résonances autour du Pavillon

Le projet présenté par l’artiste Zineb Sedira dans le Pavillon français de la Biennale d’art de Venise se déploie au-delà de la présentation de l’œuvre in situ du 23 avril au 27 novembre 2022. Les résonances autour du projet débutent en amont, pendant la Biennale et se prolongent bien après.

Les résonances font écho au projet artistique du Pavillon et donnent de la visibilité à l’artiste et aux commissaires.

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